ABSTRACT : This paper treats upon the manner a murder is perceived by a third person (the victim’s brother), the unsaid behind the murder and the mental images it may produce in order to understand the reasons and assume guilt. The novel “Meursault, contre-enquête”, written by Kamel Daoud presents such a case and it relies upon the action of the french novel, “L’Étranger”, by Albert Camus.
KEYWORDS: guilt, murder, images
1. L’acte criminel transposé par un tiers
Le XXIème siècle donne un nom à la victime du crime comis par Meursault, le héros du roman d’Albert Camus ! L’Arabe dont on ne mentionne rien de plus dans L’Étranger, devient la figure centrale dans le roman de l’écrivain algérien, Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête. Le frère, Haroun, s’ingénie à faire la justice dans un bar. Tout d’abord, on donne un nom à la victime : Moussa. Puis, un statut bien précis : frère d’Haroun. Un contexte historique et social : l’Algérie des années ’40 qui lutte pour son indépendance, contre les Français et l’obtient en 1962 ; la vie dans la ville d’Alger et les rapports entre les algériens et les Roumi (les Européens). Enfin, une histoire : Haroun et sa mère essaient de reprendre le fil de la mort de Moussa. Ils se trouvent à Hadjout, la ville où sa M’ma travaille comme femme de ménage dans une maison coloniale. Au moment de la Libération, le propriétaire quitte sa maison et les deux s’emparent de l’endroit. Haroun tue un colon, Joseph Larquais. Celui-ci se cachait dans les environs de la maison. Puis, il connaît Meriem, à la recherche d’informations qui pouvaient lui servir à écrire un livre sur la victime du héros camusien, Meursault. Haroun tombe amoureux d’elle, mais il continue à être hanté par l’idée de la mort de son frère. C’est, en grandes lignes, la trame, une remise en question des événements présentés par Camus.
Daoud se propose de faire la justice et de parler la langue de la victime : j’ai appris à parler cette langue et à l’écrire ; pour parler à la place d’un mort, continuer un peu ses phrases (…) Ce n’est pas une histoire normale. C’est une histoire prise par la fin et qui remonte vers son début (Daoud, 2014 : 11, 12). C’est pourquoi nous considérons qu’il s’agit d’un « dé-placement » des événements dans un autre contexte et d’un changement de la perspective sur le rapport crime-culpabilité. C’est un renversement des rôles et, dans ce cas, Meursault est le criminel dont les actions sont « rendues » par Camus, « remises en question » par Daoud et « interprétées » par le lecteur.
Nous ressentons toujours la présence d’une tierce personne qui vient de juger les choses, de concentrer l’enquête contre le criminel. Haroun n’accepte pas du tout d’excuses qui justifient le meurtre commis par Meursault : l’impassibilité du héros envers les événements de sa propre vie[1], la chaleur trop pesante, la lumière (leit-motif négatif). Rien ne peut remplacer la perte de l’un des siens ! C’est pourquoi il cherche à reprendre l’histoire de ce crime dont il s’efforce à comprendre les raisons. Plus encore, ce qui lui paraît vraiment injuste c’est la manière dont on traite la victime. En général, on consacre plus d’attention aux conduites déviantes parfaitement normales pour le criminel. Celui-ci considère que son acte n’est pas quelque chose de mauvais, qu’il est dirigé contre l’ordre social ou l’ennemi. L’attention tombe sur l’étude du passage à l’acte criminel afin de trouver des explications et en vue de la prévention. Par l’acte criminel, l’homme montre son côté monstrueux, il devient un étranger, un marginal.
Et la victime ? Comment pouvait-il être possible qu’on accordât si peu d’importance à un mort ? (Daoud, 2014 : 130). C’est la question que Haroun se pose. Autour de cette question, il commence une enquête en s’appuyant sur les détails repris du livre de Camus. Plus encore, il y découvre des choses invraisemblables : Moussa et lui, ils n’avaient aucune sœur aux mœurs légères, les habitants d’Hadjout ne se souviennent pas de la mort d’une femme dans un asile (le narrateur n’a pas trouvé sa tombe), le procès a été une corvée. Moussa et son compagnon ne faisaient qu’attendre, selon Haroun. Meursault a mal interprété leurs mouvements et il a tué l’Arabe. Dans ce cas, Moussa est un agent passif du crime, selon la délimitation faite par Merle et Vitu dans Traité de droit criminel[2] :
La victime peut être, soit un agent actif du crime, soit un agent passif. Elle est un agent actif lorsque précisément sa situation de victime la pousse à commettre une infraction (…) Elle est un agent passif mais un agent tout de même, lorsqu’elle est une « victime latente », prédisposée à jouer ce rôle, ou lorsqu’elle attire le crime par son attitude (imprudence, provocation, légèreté, consentement, etc.).
C’est une explication plausible pour l’écrivain qui devient enquêteur (il cherche à distinguer le vrai du faux), criminologue (il étudie la scène du crime et le comportement du criminel ; c’est le professionnel qui travaille la plus grande partie de son temps d’activité, sur des aspects liés aux crimes et à la riposte au crime (Dormont, 2009 : 13 (XI)), psychologue (il considère les choses du point de vue du criminel dont l’intégrité psychique est atteinte par l’acte qu’il commet et celui des conséquences de l’acte) : (…) je refusais l’absurdité de sa mort et j’avais besoin d’une histoire pour lui donner un linceul. (…) Les livres et la langue de ton héros me donnèrent progressivement la possibilité de nommer autrement les choses et d’ordonner le monde avec mes propres mots (Daoud, 2014 : 31, 47). C’est la tierce personne qui analyse les faits. Si le récit du roman camusien est à la première personne, Daoud choisit la deuxième : un « tu » dont Haroun a besoin pour regarder les choses par les yeux de la victime et pour avouer son propre acte criminel mis sous le signe de la soudaineté[3], classée parmi les apparences trompeuses par Merle et Vitu (c’est le trait qui caractérise également le crime de Meursault !) :
(…) le passage à l’acte n’a que l’apparence de la soudaineté. Le crime n’est qu’une longue patience, résultat d’une morne application quotidienne, souvent inconsciente, du criminel, et d’une conjonction de circonstances funestes. (…) Le criminel est semblable à l’homme normal lorsque, avant de commettre son crime, il est soumis aux tentations, aux impulsions, aux déterminismes, aux situations criminogènes de la condition humaine. Mais il devient anormal lorsqu’il se singularise en cédant à ces poussées.
D’une manière paradoxale, le même acte est transposé, mais les circonstances et le criminel diffèrent. Cette fois-ci, c’est Haroun qui commet l’acte, comme dans une sorte d’indentification avec Meursault. Haroun tue Joseph Larquais ! Il passe de l’autre côté, il éprouve de l’empathie pour Meursault et son action soudaine éprouve le même caractère meurtrier. Cependant, dans le cas de Haroun, le passage à l’acte criminel trouve sa justification dans une sorte de réaction libératrice : Le mytère pour moi est devenu de plus en plus insondable. Vois-tu, j’ai, moi aussi, une mère et un meurtre sur le dos. (Daoud, 2014 : 64). Les symptômes qui provoquent cette réaction sont la tristesse, la vulnérabilité, la sensibilité accrue. Ou bien, Haroun arrive à se mettre à la place du criminel dans sa démarche d’imaginer les motivations, le climat psychologique, l’intégration sociale de celui-ci. En effet, ce sont des aspects repris du roman de Camus et analysés, mis sous le signe de l’hypothétique par le narrateur.
Dans l’espace de la fiction romanesque, Haroun commet lui-même l’acte dont il ressent pleinement le poids : L’atrocité de mon crime s’y dissoudrait aussi, en quelque sorte. Ce n’était pas un assassinat mais une restitution (Daoud, 2014 : 85-86). Plus loin, il affirme :
Le lendemain du meurtre, tout était intact. (…) La seule chose qui avait changé pour moi, peut-être, était cette sensation que j’ai déjà décrite : au moment où j’ai commis ce crime, j’ai senti une porte qui, quelque part, se refermait définitivement sur moi. (…) Le français avait été effacé avec la même méticulosité que celle qui avait servi pour l’Arabe sur la plage, vingt ans plus tôt. (Daoud, 2014 : 97 ; 107)
Le narrateur concentre l’essence même de sa recherche en quelques phrases : l’acte qu’il commet est justifié, car il s’agit d’une restitution (le mot est synonyme de reconstitution, moyen qui sert à éclaircir les circonstances d’un crime, d’un accident, en remettant en ordre les faits). Mais, il y a une nuance de plus : Haroun rend à son frère ce dont il a été privé, c’est-à-dire la possibilité de se défendre. Haroun tue symboliquement le français, le colonisateur (du point de vue historique) et le criminel (du point de vue du frère dont le désir est que la justice soit faite). Dans ce cas, la tierce personne est le narrateur qui transpose l’acte criminel dans un autre contexte (une autre situation criminogène) : vingt ans plus tard, dans l’Algérie indépendante. Toutefois, il réclame la présence d’un autre prêt à juger nos actes, la conscience qui ne dort jamais : Il y a toujours un autre, mon vieux. En amour, en amitié, ou même dans un train, un autre, assis en face de vous et qui vous fixe, ou vous tourne le dos et creuse les perspectives de votre solitude (Daoud, 2014 : 83). Finalement, tout s’inscrit dans les limites d’une moralité dont l’homme brise les lois par les actes issus de sa volonté ; c’est pourquoi toute déviation des normes est censée atteindre la société humaine toute entière. Une explication nous en est offerte par Michel Bénézech dans son article Introduction à l’étude de la dangerosité paru dans la revue Les dangerosités de la criminologie à la psychopathologie, entre justice et psychiatrie :
L’homme comme être-dans-le-monde occupe une place privilégiée. Seul parmi les autres créatures animées, il se manifeste par des actes ayant une signification éthique : son discernement assigne une coloration morale à ses agissements. Seul il possède une intériorité qui échappe aux pulsions mais également qui, enveloppant la conscience, suggère la souveraineté de la volonté comme agent de choix et de décision. (Bénézech, 2004 : 26)
2. L’alternance des images mentales dans l’interprétation de l’acte criminel
Dans l’enquête sur un crime, il faut procéder, tout d’abord, à « la lecture de la scène du crime ». Le lieu du crime est le premier « sujet » à être conservé et analysé, en accordant beaucoup d’attention aux détails, aux indices et aux traces qui puissent conduire au criminel. En revenant aux constatations de Daoud, nous observons que le rôle de la victime dans le roman camusien s’efface totalement au profit du criminel. Alors, les événements peuvent être soumis à une « lecture » de plusieurs points de vue. Dans le cas de Meursault, contre-enquête, il s’agit plutôt d’une « re-lecture » puisque le narrateur reprend et envisage les faits du côté de la victime. Il sait qui est le criminel, mais il ne comprend pas les raisons de son acte et la diminution du rôle de la victime voire dans le déroulement du procès. Meursault a tué un homme et on l’accuse pour son indifférence envers la mort de sa mère ! On passe sous silence un crime et, ce qui est plus absurde encore, on ne dit pas l’essentiel ! Tenter de reconstituer le crime sur les lieux où il a été commis menait à une impasse, à un fantôme, à la folie. (Daoud, 2014 : 67). Par l’imagination, il peut susciter des images mentales[4] qui l’aident à trouver ces relations de causalité vu le non-dit de l’acte criminel (les détails qui manquent). En parlant de ce type d’images, J. Blanc-Garin les appelle aussi des représentations imagées et procède à la définition :
De nombreux psychologues, issus de différentes traditions théoriques, accepteraient cette définition générale de la représentation imagée : « Evocation intérieure des qualités perceptives d’un objet en l’absence de cet objet » ; la représentation doit être à la fois rattachée à la perception et distinguée d’elle. (Garin, 1974 : 539)
La tentative de reconstituer la scène du crime peut être facilitée à l’aide d’images formées à partir d’un mot, de deux bouts de journaux, d’un livre. En l’absence du cadavre, des témoignages fiables, il est plus difficile de se représenter la scène.
Le roman de Daoud offre la possibilité de situer les faits entre deux versions de l’acte criminel : celle de Meursault et celle de Haroun. Lire et relire le roman de Camus et les bouts de journaux où l’on parle du crime est une manière de remplir le vide créé par la mort de Moussa et, en même temps, de chercher une explication logique aux faits :
Parfois, je vais plus loin dans mes délires, je m’égare davantage. Peut-être est-ce moi, Caïn, qui ai tué mon frère ! J’ai tant de fois souhaité tuer Moussa après sa mort, pour me débarrasser de son cadavre, pour retrouver la tendresse perdue de M’ma, pour récupérer mon corps et mes sens, pour…Étrange histoire tout de même. C’est ton héros qui tue, c’est moi qui éprouve de la culpabilité, c’est moi qui suis condamné à l’errance…
(Daoud, 2014 : 57)
Nous pensons que ce paragraphe concentre le témoignage du narrateur à propos des « traces » de la mort de Moussa. Haroun les ressent sous la forme des délires, des désirs refoulés. Il arrive même à s’identifier à Caïn (le frère tueur dans la Bible) parce que les actions imaginaires (souhaiter tuer Moussa après sa mort, pour me débarrasser de son cadavre) qu’il projette par rapport à l’image de Moussa ont les conséquences qu’il veut leur donner. Dans ce cercle vicieux, il est le coupable, il est puni, c’est-à-dire condamné à l’errance… Il envisage les mêmes conséquences autant pour l’acte imaginé que pour l’acte criminel commis par Meursault.
Nous nous concentrons sur les implications de la dernière phrase du paragraphe. Nous considérons que la phrase C’est ton héros qui tue, c’est moi qui éprouve de la culpabilité, c’est moi qui suis condamné à l’errance… exprime le mieux le rapport « criminel – victime collatérale ». L’effet créé dans la conscience du lecteur équivaut à un verdict (les constructions telles c’est (ton héros) qui… ; c’est (moi) qui… mettent en évidence les agents de deux histoires dont le noyau est l’acte criminel traité de perspectives différentes). Nous observons l’utilisation de l’adjectif condamné qui fait partie de la classe « crime ». Dans ce contexte, l’action se concentre sur la victime collatérale, pas sur le criminel, comme nous nous y attendions. La série logique « condamner – le criminel – à – la peine – pour – le crime » subit une transformation passive : « la victime collatérale – est condamnée à – la peine — … ». Les pointillés indiquent qu’il y a quelque chose qui n’est pas dit pour que la série soit complète. C’est le moment où l’imagination intervient de sorte que le lecteur peut proposer des suites (des images mentales) : « c’est moi qui suis condamné à l’errance pour la mort de Moussa / par l’autre / au nom de l’amour fraternel / dans mes délires ». Voilà combien d’images possibles sont suscitées dans l’esprit du lecteur !
3. Conclusions
Condamner Haroun, c’est l’intentionner comme objet de la punition. En vertu de quelle autorité ? Nous pouvons nous l’imaginer, car elle n’est pas explicitement nommée. Il est condamné à l’errance. Cela donne la possibilité de créér d’autres images mentales : l’homme solitaire qui souffre en silence, l’expiation, la folie, l’exil[5], et d’autres.
Pour en conclure, la recherche criminologique se dissout dans l’univers romanesque de façon que les personnages s’identifient à leurs actes et à ceux des autres. C’est une sorte de partage de la culpabilité et de la responsabilité. La suite en est une image d’ensemble que le lecteur peut se construire par étapes : Meursault tue un Arabe sur une plage d’Alger et, vingt ans plus tard, Haroun, le frère de l’Arabe, entreprend une contre-enquête afin de donner un nom à la victime, de comprendre les raisons du crime et de refaire l’équilibre brisé par l’acte criminel.
Finalement, il s’agit d’un acte sous-jacent de restauration d’un équilibre brisé par les événements turbulents de la colonisation de l’espace maghrébin. L’homme exilé par son acte devient l’image d’un pays condamné à l’aliénation des valeurs (culturelles, morales, religieuses) qui lui assurent l’identité nationale. Haroun est aussi à la recherche de sa propre identité qu’il affirme par l’acte criminel. Ainsi, l’image générale de détresse par rapport aux actions des colons français est intériorisée épisodiquement au niveau individuel de sorte que le personnage (le colonisé, la victime, le tueur) aie le sentiment de pouvoir forger son propre destin.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages cités :
Bénézech, Michel, Introduction à l’étude de la dangerosité dans Les dangerosités de la criminologie à la psychopathologie, entre justice et psychiatrie, John Libbery Eurotext, Paris, 2004 ; sous la direction de Christiane de Beaurepaire, Michel Bénézech, Christian Kottler; URL :http://www.senononline.com/Documentation/telechargement/3cycle/Psychologie/PA%20crim.pdf (consulté le 21 avril 2016) ;
Blanc-Garin, Jeanine., « Recherches récentes sur les images mentales : leur rôle dans les processus de traitement perceptif et cognitif » dans L’Année psychologique, Année 1974, volume 74, Numéro 2 ;
URL : http://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1974_num_74_2_28063 (consulté le 30 avril 2016);
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Daoud, Kamel, Meursault, contre-enquête, Actes Sud, Paris, 2014;
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Roulois, Pascal, « Introduction aux images mentales », URL : https://neuropedagogie.com/images-mentales/introduction-aux-images-mentales.html (consulté le 30 avril 2016) ;
Țenescu, Alina, « Le vocabulaire approprié des « crimes » et des « délits » en didactique du FLE » dans les Annales de l’Université de Craiova, Nr. 1 – 2, Editura Universitaria, 2004.
Ouvrages et sites consultés :
Beyssade, Pierre, La Guerre d’Algérie 1954-1962, Éditions Planète, Paris, 1968 ;
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https://www.historia.ro/sectiune/general/articol/cucerirea-algeriei (consulté le 17 juillet 2019) ;
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Renneville, Marc, « Le criminel-né: imposture ou réalité ? » dans Crimino corpus, URL: https://criminocorpus.revues.org/127 (consulté le 23 avril 2016) ;
Sartre, Jean-Paul, L’imaginaire. Psychologie phénoménologique de l’imagination., Éditions Gallimard, 1940 ;
Les Français débarquent en Algérie, URL : https://www.herodote.net/14_juin_1830-evenement-18300614.php (consulté le 27 avril 2016) ;
http://crim.umontreal.ca/notre-ecole/quest-ce-que-la-criminologie/ (consulté le 27 avril 2016).
[1] Dans le roman de Camus, Meursault est le héros dont l’attitude d’indifférence envers la mort de sa mère, l’amour de Marie Cardona, et la vie, en général, l’amène devant la loi. Le procès est inévitable : il tue un Arabe, suite à un conflit – l’affaire d’amour de son ami, Raymond, qu’il aide à sortir de l’embarras. La situation en soi relève de l’absurde, car on accuse Meursault d’indifférence et d’insensibilité éprouvées aussi à l’enterrement de sa mère. En effet, il répète à maintes occasions : cela m’était égal. Au moment du crime, le soleil s’avère le principal ennemi du héros : Il se brisait en morceaux sur le sable et sur la mer (…) Il m’a semblé que le ciel s’ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s’est tendu et j’ai crispé ma main sur le revolver. Les citations sont reprises de L’Étranger, Albert Camus, Éditions Gallimard, Paris, 1957, pp. 69, 89, 95.
[2] Nous avons consulté la version éléctronique d’un extrait du Traité de droit criminel de MM. Merle et Vitu, avec l’autorisation des auteurs (1) : Section I : Les conditions du passage à l’acte, 44. Distinction entre le milieu du développement et le milieu du fait
[3] Idem, 41. Les apparences trompeuses du passage à l’acte, Traité de droit criminel.
[4] L’image mentale peut aussi résulter purement et simplement de l’imagination. Ainsi suis-je capable de visualiser une maison construite avec des pommes de terre sans en avoir jamais vue. (Pascal Roulois)
https://neuropedagogie.com/images-mentales/introduction-aux-images-mentales.html
[5] Dans son article « Le vocabulaire approprié des « crimes » et des « délits » en didactique du FLE » (Annales de l’Université de Craiova, Nr. 1 – 2, 2004 ; p. 286), Alina Țenescu montre que le nom exil est placé dans la classe <peines diverses>, à côté de : amende, bagne, bannissement, châtiment, déportation, détention, emprisonnement, exclusion, incarceration, interdiction de séjour, réclusion, relégation, talion, travaux forcés à perpétuité, mort, radiation, galères etc.
Prof. Adelina-Elena Sorescu
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